Gothisme: Justification d'un néologisme
S'agissant des membres, on parle des Gothiques ou encore des Goths. Pour désigner cette mouvance, on parle simplement du mouvement gothique. Pourtant, quelque part, il manquait un terme plus spécifique permettant de désigner tout ce qui le caractérise, de la musique à l'état d'esprit, en passant par l'esthétique du corps. De plus, nombre de courants philosophiques ou musicaux possèdent déjà un dénominatif qui leur est propre.
Se pose alors pour certains le problème du néologisme de gothisme, puisque ce mot ne figure pas au dictionnaire de la langue française. Mais devait-on alors renoncer, sous prétexte qu'en certaines circonstances, les néologismes appauvrissent la langue ? C'est effectivement le cas lorsqu'on remplace le nom consacré par un mot barbare plus facile d'accès. Or en l'occurrence, il n'existe pas de nom particulier pour désigner le mouvement gothique.
Par ailleurs, une langue qui demeure obstinément figée et ne parvient pas à inventer de nouveaux termes pour de nouvelles notions est déjà presque une langue morte. Aussi fallait-il un nom pour le mouvement gothique qui a aujourd'hui pris un véritable essor, et ce d'autant plus que le fait de trouver un nom spécifique à une notion favorise justement cet essor.
On peut être d'avis que le gothisme n'est pas vraiment une philosophie et qu'il est par conséquent un peu pompeux de lui donner un nom. Mais c'est ignorer à quel point l'esthétique du corps est l'expression même des préoccupations de l'âme, à quel point l'adéquation des deux est liée à un besoin d'harmonie avec soi-même.
Enfin, dans la mesure où certains faits de société, comme des élans d'émulation à tout va ou les énormes confusions entretenues par les média, menacent de dénaturer l'essence du mouvement gothique, il m'apparaît important de le promouvoir ainsi.
Merci
à cette chère âme qui m'a inspiré ce plaidoyer : elle n'aimait guère
les néologismes, et pourtant elle avait déjà inventé l'expression de
"gothopouf" (pour les forcenés de l'inculture, homme ou femme, qui
gangrènent parfois le mouvement).